Quand une maison devient invendable… à cause d’un fantôme !
L’immobilier réserve parfois des surprises… et pas seulement pour les acheteurs ! En France, certaines ventes peuvent prendre une tournure pour le moins insolite. L’une des histoires les plus étonnantes concerne une demeure située en Bourgogne, qui aurait vu sa valeur chuter drastiquement… à cause d’un fantôme.
Un manoir à vendre… avec locataire invisible
Tout commence en 2012, lorsqu’un manoir du XVIIIe siècle est mis en vente près de Nevers. Le bien a tout pour plaire : architecture classique, 300 m² habitables, un vaste parc arboré, des dépendances, et un prix attractif en dessous du marché. Pourtant, les visites s’enchaînent… sans suite.
Pourquoi ? Les visiteurs témoignent tous d’un même malaise. Certains affirment ressentir une présence étrange, d’autres disent entendre des bruits inexplicables, comme des pas dans les escaliers ou des chuchotements dans les couloirs, alors que la maison est vide. Une rumeur commence à se répandre dans le village voisin : la maison serait hantée.
Une rumeur qui coûte cher
Face à la multiplication des témoignages et au refus des acheteurs potentiels, le propriétaire est contraint de baisser le prix du bien de plus de 30 %. Pire encore, la rumeur devient virale : l’histoire fait le tour des médias locaux, puis nationaux, et même certains sites spécialisés dans les phénomènes paranormaux s’en emparent. Le manoir devient un sujet de curiosité, mais pas d’intérêt immobilier.
Le notaire chargé du dossier confie que cette affaire, bien qu’un peu ridicule au premier abord, est très sérieuse d’un point de vue juridique. En effet, selon l’article 1112-1 du Code civil, tout vendeur a l’obligation d’informer l’acheteur sur les éléments susceptibles d’influencer sa décision. Et si l’existence d’un fantôme reste invérifiable, la réputation paranormale du bien, elle, est bien réelle et peut constituer un vice subjectif.
La jurisprudence existe !
Ce cas n’est pas isolé : plusieurs biens en France ont connu des parcours similaires. En 2005, une maison à Perpignan a été retirée de la vente après que plusieurs acheteurs potentiels se soient plaints d’odeurs « inexpliquées ». En 2019, une famille en région parisienne a tenté d’annuler une vente après avoir découvert que leur nouvelle maison avait été le théâtre d’un meurtre non divulgué.
Dans ces cas, les tribunaux doivent trancher sur des notions complexes : le trouble de jouissance, le défaut d’information, et la subjectivité des « perceptions ». Cela montre que l’immobilier ne se limite pas à la pierre, mais touche aussi à l’histoire, à la mémoire… et parfois à l’irrationnel.
Moralité : un bon agent doit aussi gérer l’invisible !
Pour les professionnels de l’immobilier, ces anecdotes rappellent l’importance de connaître l’histoire du bien, y compris les rumeurs locales. Un bon agent ne vend pas qu’un bien, il vend aussi une atmosphère, un sentiment de sécurité, un cadre de vie. Et parfois, il doit composer avec des histoires… venues d’ailleurs.